Loi d’Amara et agents IA : la décennie qui vient

Pourquoi l’intelligence artificielle (IA) fascine et déçoit tout à la fois ? La loi d’Amara éclaire ce paradoxe et pourrait annoncer une décennie brillante pour les agents IA.

Garder l'espoir
3 min ⋅ 15/05/2025

L’IA est déjà partout

Ce matin, votre trajet a été optimisé par Google Maps.

Votre playlist Spotify était parfaite.

Votre prochain achat est proposé par un algorithme. 

ChatGPT a réécrit votre CV.

Pourtant, les entreprises qui investissent des milliards se demandent : où est le retour ? 

Le phénomène est massif  : 100 millions d’utilisateurs ChatGPT entre novembre 2022 et janvier 2023 ; CB Insights rapporte environ 75 Mds $ pour les startups IA en 2023.  

Mais les entreprises tardent à voir des résultats concrets. Une étude de McKinsey (2024) montre que seules 20 % des entreprises ayant adopté l’IA en tirent un ROI positif après trois ans. 

Et l’impact économique à court terme reste marginal : l’IA générative représente moins de 1 % du PIB mondial (Goldman Sachs, 2024).

Pourquoi ? 

Nous surestimons l'impact à court terme d’une technologie et nous sous-estimons son effet à long terme. Sous l’effet de l’enthousiasme médiatique et de l’euphorie financière.

C’est la loi d’Amara, du nom du cofondateur de l’Institute for the Future à Palo Alto dans la Silicon Valley. 

Les innovations technologiques sont cycliques et les effets différés. 

L’IA est au début de son cycle. 

Un segment pourrait émerger. 

Celui des agents IA : spécialisés par industrie sur l’exécution de « workflow », puissant mais plus économe en énergie, ils pourraient se déployer massivement et moderniser notre économie. 

 #IA #Innovation

 Le cycle de vie des innovations technologiques 

Le phénomène n’est pas nouveau. 

Internet, les smartphones, le cloud : toutes ces innovations technologiques ont suivi un cycle où l’enthousiasme initial cède à la désillusion, avant une transformation profonde sur 10-15 ans. 

🔹 Internet, né dans les années 1990, a mis 20 ans pour faire du e-commerce un marché mature, après la bulle de 2000.

🔹 L’iPhone (2007) a généralisé les smartphones en 10 ans, créant une économie des apps (Uber, Instagram). 

🔹 Le cloud, lancé par AWS en 2006, domine aujourd’hui 50 % des dépenses IT après 15 ans de croissance à 28 % par an (Bessemer, 2022). »

 La loi d’Amara, une boussole pour l’IA

L’IA suit le même chemin. 

A court terme, les attentes sont démesurées. Et la déception des entreprises inévitables.

🔹 En 2017, on prédisait que l’IA automatiserait 50 % des emplois d’ici 2025 (Frey & Osborne). Résultat ? En 2025, seulement 10 % des tâches sont automatisées (McKinsey, 2024). 

🔹 Les freins à l’adoption sont sous-estimés :

-       Coûts énergétiques élevés (2-3 % de l’électricité mondiale d’ici 2030, IEA, 2024)

-       Approche trop générale

-       Importance des biais

-       Manque d’éducation et peur du changement

🔹 Par exemple, des supermarchés ont investi dans des caisses automatiques IA, mais les coûts d’entretien et la résistance des clients ont freiné les gains escomptés. 

🔹 Comme Internet en 2000, l’IA entre dans une phase de désillusion (Gartner Hype Cycle, 2024).

A long terme, les transformations sont sous-estimées. Comme l’électricité dans les années 1890, ou l’imprimerie bien avant, l’IA nécessite des infrastructures (données, puces, talents) et du temps pour libérer son potentiel, un processus qui peut prendre 10-20 ans.

La loi d’Amara nous invite à tempérer l’enthousiasme immédiat et à anticiper une révolution silencieuse mais profonde.

 Les agents IA, stars de la décennie qui vient ? 

Imaginez un agent IA qui anticipe les ruptures de stock dans un entrepôt, ou un autre qui adapte les leçons à chaque élève en temps réel, ou un troisième qui vous assiste pour rester en bonne santé. 

Ces agents devraient s’imposer.

💡 Ils sont moins énergivores.  Déployés sur le edge computing, ils réduisent la dépendance aux grands centres de données. 

🚀 Ils s’intégreront aux ERP et CRM, automatisant des workflows.

📢 Ils seront spécialisés par secteur d’activité avec un ROI clair. 

➡️ Conclusion : 

Les annonces de transformation radicale de la productivité de la créativité et de l'économie par l'intelligence artificielle se heurtent à la faiblesse des résultats à court terme.

Il est probable que c'est au travers des agents IA qui ont la capacité à automatiser nos workflow avec précision et durabilité que cette transformation prendra corps. 

Comme les apps ont porté la vague des smartphones. 

Un cycle de 10 à 20 ans s’ouvre pour les agents IA. Serons-nous prêts à les intégrer dans nos entreprises et nos vies, ou la désillusion freinera-t-elle cette révolution ?

#IA #FuturDuTravail

Photo de Steve Johnson sur Unsplash

Garder l'espoir

Par Michel Gesquière

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