Pourquoi l’intelligence artificielle (IA) fascine et déçoit tout à la fois ? La loi d’Amara éclaire ce paradoxe et pourrait annoncer une décennie brillante pour les agents IA.
L’IA est déjà partout
Ce matin, votre trajet a été optimisé par Google Maps.
Votre playlist Spotify était parfaite.
Votre prochain achat est proposé par un algorithme.
ChatGPT a réécrit votre CV.
Pourtant, les entreprises qui investissent des milliards se demandent : où est le retour ?
Le phénomène est massif : 100 millions d’utilisateurs ChatGPT entre novembre 2022 et janvier 2023 ; CB Insights rapporte environ 75 Mds $ pour les startups IA en 2023.
Mais les entreprises tardent à voir des résultats concrets. Une étude de McKinsey (2024) montre que seules 20 % des entreprises ayant adopté l’IA en tirent un ROI positif après trois ans.
Et l’impact économique à court terme reste marginal : l’IA générative représente moins de 1 % du PIB mondial (Goldman Sachs, 2024).
Pourquoi ?
Nous surestimons l'impact à court terme d’une technologie et nous sous-estimons son effet à long terme. Sous l’effet de l’enthousiasme médiatique et de l’euphorie financière.
C’est la loi d’Amara, du nom du cofondateur de l’Institute for the Future à Palo Alto dans la Silicon Valley.
Les innovations technologiques sont cycliques et les effets différés.
L’IA est au début de son cycle.
Un segment pourrait émerger.
Celui des agents IA : spécialisés par industrie sur l’exécution de « workflow », puissant mais plus économe en énergie, ils pourraient se déployer massivement et moderniser notre économie.
#IA #Innovation
✅ Le cycle de vie des innovations technologiques
Le phénomène n’est pas nouveau.
Internet, les smartphones, le cloud : toutes ces innovations technologiques ont suivi un cycle où l’enthousiasme initial cède à la désillusion, avant une transformation profonde sur 10-15 ans.
🔹 Internet, né dans les années 1990, a mis 20 ans pour faire du e-commerce un marché mature, après la bulle de 2000.
🔹 L’iPhone (2007) a généralisé les smartphones en 10 ans, créant une économie des apps (Uber, Instagram).
🔹 Le cloud, lancé par AWS en 2006, domine aujourd’hui 50 % des dépenses IT après 15 ans de croissance à 28 % par an (Bessemer, 2022). »
✅ La loi d’Amara, une boussole pour l’IA
L’IA suit le même chemin.
A court terme, les attentes sont démesurées. Et la déception des entreprises inévitables.
🔹 En 2017, on prédisait que l’IA automatiserait 50 % des emplois d’ici 2025 (Frey & Osborne). Résultat ? En 2025, seulement 10 % des tâches sont automatisées (McKinsey, 2024).
🔹 Les freins à l’adoption sont sous-estimés :
- Coûts énergétiques élevés (2-3 % de l’électricité mondiale d’ici 2030, IEA, 2024)
- Approche trop générale
- Importance des biais
- Manque d’éducation et peur du changement
🔹 Par exemple, des supermarchés ont investi dans des caisses automatiques IA, mais les coûts d’entretien et la résistance des clients ont freiné les gains escomptés.
🔹 Comme Internet en 2000, l’IA entre dans une phase de désillusion (Gartner Hype Cycle, 2024).
A long terme, les transformations sont sous-estimées. Comme l’électricité dans les années 1890, ou l’imprimerie bien avant, l’IA nécessite des infrastructures (données, puces, talents) et du temps pour libérer son potentiel, un processus qui peut prendre 10-20 ans.
La loi d’Amara nous invite à tempérer l’enthousiasme immédiat et à anticiper une révolution silencieuse mais profonde.
✅ Les agents IA, stars de la décennie qui vient ?
Imaginez un agent IA qui anticipe les ruptures de stock dans un entrepôt, ou un autre qui adapte les leçons à chaque élève en temps réel, ou un troisième qui vous assiste pour rester en bonne santé.
Ces agents devraient s’imposer.
💡 Ils sont moins énergivores. Déployés sur le edge computing, ils réduisent la dépendance aux grands centres de données.
🚀 Ils s’intégreront aux ERP et CRM, automatisant des workflows.
📢 Ils seront spécialisés par secteur d’activité avec un ROI clair.
➡️ Conclusion :
Les annonces de transformation radicale de la productivité de la créativité et de l'économie par l'intelligence artificielle se heurtent à la faiblesse des résultats à court terme.
Il est probable que c'est au travers des agents IA qui ont la capacité à automatiser nos workflow avec précision et durabilité que cette transformation prendra corps.
Comme les apps ont porté la vague des smartphones.
Un cycle de 10 à 20 ans s’ouvre pour les agents IA. Serons-nous prêts à les intégrer dans nos entreprises et nos vies, ou la désillusion freinera-t-elle cette révolution ?
#IA #FuturDuTravail
Photo de Steve Johnson sur Unsplash